La Réunion : tout cela n’a rien de scientifique…
À La Réunion, le Centre de Sécurité Requin, richement subventionné depuis sa création en 2018, se veut un centre compétent sur la question des requins. Vraisemblablement, si expertise il y a, elle porte plutôt sur la pêche. En effet, leurs synthèses sont bien nommées « synthèses de pêche du CSR ». Ces synthèses sortent de manière assez aléatoire : on ne peut guère vanter la régularité de leur parution. Cela étant, celle de décembre 2023 est parue en janvier 2024. Procédons à une analyse rapide car tout cela n’a rien de scientifique …
Coté requins et prises accessoires
Encore un requin tigre tué inutilement en décembre. Rappelons que les requins tigres ont été responsables d’un seul accident depuis février 2011. Mais ils sont tellement plus « faciles » à pêcher, surtout les juvéniles ! Depuis 2018, ce sont – toujours officiellement – 399 requins tigres, dont plusieurs femelles gestantes qui ont été massacrés. Il est à noter que 2021, année du confinement, a été l’année record avec 102 requins tigres tués … alors que nous étions tous confinés chez nous et interdits de plage et activités nautiques. Mais pas les pêcheurs du CSR.
Depuis 2011, les différents programmes de pêche ont prélevé plus de 720 requins ciblés (bouledogue et tigre) officiellement au 31 décembre 2023. C’est beaucoup trop d’un point de vue écologique, mais au regard de l’effort de pêche fourni et totalement subventionné par nos impôts, cela n’a aucun sens… À La Réunion, il n’y a rien de scientifique dans la pêche aux requins.
Effort de pêche
En effet, on comptabilise un total de 180 281 heures de pêche cumulées depuis le 29 mars 2018, dont près de 76 000 heures (42% selon la préfecture) dans la Réserve nationale marine de La Réunion. On comprend mieux pourquoi il y a tant de prises accessoires : neuf prises accessoires pour un requin ciblé dans cette dernière synthèse de 2023. Le pourcentage de prises accessoires remonte désormais à 57%. Mais ces chiffres sont transmis par les pêcheurs : sont-ils fiables ? (Les pêcheurs ? Les chiffres ? On vous laisse choisir !). D’ici à ce que les prises relâchées vivantes soient une vue de l’esprit des pêcheurs …
Par ailleurs, et malgré l’interdiction décrétée par arrêté préfectoral, les PHF (palangres horizontales de fond, équipées de 25 à 50 hameçons, et destinées à être posée plus au large sur des fonds jusqu’à 70 mètres) continuent à être utilisées sur pratiquement toutes les zones de pêche. Bref, comme depuis le début, le Comité régional des pêches, puis le CSR, et leurs pêcheurs font ce qu’ils veulent. On se fout de préserver l’écologie et l’équilibre des océans. On pêche et on tue. Y compris dans la réserve marine. En faisant croire que c’est pour sécuriser les activités nautiques.
Tout cela n’a rien de scientifique
Les « assistants scientifiques » brillent surtout par leur absence. En effet, ils sont absents dans 50% des sorties avec déclenchement d’une balise satellitaire (« smart drumline »). Le mystère perdure autour de ces fameux assistants dont on ne sait rien, et notamment rien sur leur cursus « scientifique », ni sur leur recrutement, leur rémunération et/ou accointances éventuelles …
Quoiqu’il en soit, on constate qu’il n’y pas compétence scientifique, voire une véritable incompétence à identifier les prises accessoires. Cette synthèse ne donne aucun nom latin des espèces pêchées : on ne peut donc pas identifier clairement les prises accessoires. Il n’y a pas de nom commun français non plus, uniquement des noms vernaculaires. Incompétence du CSR qui ose parler de programmes scientifiques, prétextes à des subventions toujours plus importantes. À La Réunion, il n’y a rien de scientifique dans la pêche aux requins.
Pour information, on retrouve, un peu plus de 10 ans après le début de ces massacres organisés, les mêmes individus – qu’à l’époque des programmes Cap Requins and Co – qui tirent de nouveau les ficelles de ce jeu sordide mais tout cela n’a rien de scientifique …
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