L’UICN encourage les approches non létales en matière de gestion des requins

Carcharhinus albimarginatus, requin pointes blanches de récif patrouillant dans le bleu de l’océan © DR.

La Commission de la sauvegarde des espèces (SSC[1]) de l’UICN est consciente que des approches létales visant à réduire le risque d’interactions entre l’homme et le requin sont adoptées dans le monde entier. Plusieurs gouvernements ont mis en place des programmes de lutte contre les requins et mettent en œuvre régulièrement des abattages de squales, en réponse à un risque réel ou perçu comme tel pour les humains. La SSC explique sa position par rapport aux programmes existants de gestion des requins et d’abattage sélectif. Ainsi, la commission fournit un contexte permettant aux gestionnaires et aux gouvernements de prendre des décisions éclairées lorsqu’ils sont confrontés à des situations délicates. La commission encourage fortement les approches non létales comme option d’intervention et de gestion. 

Des interactions en augmentation

Les conflits entre l’homme et la faune sauvage sont l’un des plus grands défis à la conservation efficace des espèces sauvages. Les mesures de résolution de crise et de gestion doivent tenir compte de cette nécessaire coexistence. Les preuves disponibles et l’opinion des experts suggèrent que les interactions entre les humains et les requins devraient continuer à augmenter. Plusieurs raisons à cela : la croissance des populations côtières et l’utilisation grandissante des environnements aquatiques, la détérioration et la disparition des habitats des requins et la disparition de leurs proies. Avant de mettre en œuvre des mesures impliquant des approches létales en réponse à une morsure de requin, il est essentiel d’examiner en profondeur la situation et les causes potentielles d’interactions dans la zone concernée.

Les approches létales sont une mauvaise solution

Compte tenu de leurs impacts environnementaux considérables et de leurs coûts économiques, l’utilisation d’approches létales pour gérer le risque de morsures de requins est une mauvaise solution. Dans l’ensemble, l’efficacité des approches létales et de tout autre programme de lutte contre les requins est encore souvent débattue. De fait, il n’existe pas de statistiques significatives concernant ces mesures dites de réduction du risque. De plus, des études récentes mettent en évidence un changement de sentiment du public : des enquêtes montrent leur préférence croissante pour les mesures non létales. D’autant que ces méthodes alternatives sont facilement disponibles. Cela commence par encourager des comportements plus sécuritaires chez les personnes qui interagissent avec l’océan. Ainsi, d’après les données existantes, l’utilisation d’approches non létales pour diminuer les risques de morsures de requin est l’option de gestion à privilégier.


[1]  Species Survival Commission (SSC)

Source : POSITION STATEMENT ON SHARK CONTROL PROGRAMS AND SHARK CULLS -IUCN