Requin du Groenland de 100 ans échoué en Grande-Bretagne
En mars 2022, un requin du Groenland de 100 ans s’est échoué sur la plage de Newlyn en Cornouailles, Grande-Bretagne. L’équipe du réseau « Echouages » a essayé d’accéder à l’animal ; malheureusement il avait disparu avec la marée. Un bateau de pêche a récupéré l’animal mort et l’a confié aux scientifiques.
Le plus vieux requin du monde actuellement connu
C’est l’un des plus gros poissons de l’Arctique, et sans doute le seul requin des eaux polaires de l’Atlantique Nord. C’est le vertébré à la longévité la plus importante : elle est estimée à près de 400 ans. Sa longueur moyenne est de 2,5m à 4,5m, mais l’animal peut atteindre plus de 7 mètres. C’est un requin des profondeurs que l’on trouve le plus souvent entre 200 et 400 mètres. La maturité sexuelle intervient lorsqu’il mesure au moins 4 mètres (4,20m), soit un âge proche de 150 ans (± 20 ans). C’est le seul requin dont la chair est naturellement toxique. On ne sait pas grand-chose de plus de cette espèce…
Première autopsie d’un requin du Groenland en Grande-Bretagne
L’autopsie du spécimen de Somniosus microcephalus a ainsi révélé que cette femelle n’était âgée « que » d’une centaine d’années. Avec une taille de 3,96 mètres de long, était-elle déjà mature sexuellement ? L’examen post-mortem a permis de trouver du sable dans son tube digestif. Cela indique qu’elle s’est échouée vivante. En revanche, pas de signe d’alimentation récente. L’estomac et le tube digestif étaient vides, indiquant que le requin n’avait pas mangé depuis un certain tps. On connaît mal les cycles d’alimentation de cette espèce.
Le cœur du requin du Groenland a été examiné pendant l’autopsie.
On estime que le cœur de ce requin bat très lentement, peut-être une fois toutes les 10-12 secondes. Cela reflète le comportement lent de cette espèce qui se meut très lentement, mais reste capable d’attraper des phoques. Leur lent développement – ils grandissent entre 0,5 et un centimètre par an – contribuerait à leur exceptionnelle longévité.
Aucun signe du copépode parasite Ommatokoita elongata chez ce requin. Parfois attachés à leurs cornées, ces parasites peuvent causer une déficience visuelle grave. Toutefois, ils peuvent ne pas avoir d’incidence sur la capacité des requins à se nourrir. Vidéo d’un sur un requin du Groenland parasité.
Cela étant, les lentilles oculaires et une section de vertèbre ont été envoyées à des experts pour obtenir une meilleure estimation de l’âge de l’animal.
Une espèce étonnante et étrange
Rob Deaville, du programme d’enquête sur les échouages de cétacés de la Zoological Society of London, a précisé : « Ce sont des animaux étranges et merveilleux. Ils ont un type particulier de parasite que l’on ne trouve que sur le globe oculaire du requin du Groenland, et ils ont une morphologie dentaire très inhabituelle avec des dents différentes sur la mâchoire inférieure – ce sont donc des animaux vraiment étonnants. Nous avons collecté un large éventail d’échantillons qui aideront à faire la lumière sur sa mort, ainsi que sur sa vie ».
Les scientifiques espèrent en savoir plus sur cette espèce, comme son régime alimentaire, ses mouvements, et savoir si des polluants d’origine humaine sont présents dans son organisme.
Les tests de suivi ont indiqué que le requin avait une méningite bactérienne, ce qui pourrait expliquer l’échouage vivant hors de son habitat.
Sources : Géo.fr (article du 23/03/2022) et compte Twitter de Rob Deaville