Île de la Réunion : Pêche post-attaque …sans attaque
La préfecture de La Réunion vient de déclencher à grands frais une pêche post-attaque, financée par les contribuables comme d’habitude, alors que le requin concerné est probablement mort – s’il a existé – et qu’il n’y a ,en fait, pas eu d’attaque, malgré les articles nombreux à ce sujet, en date du 18 février dernier.
Un jeune homme, qui pêchait dans la réserve marine de La Réunion (sans autorisation) et en dépit de l’arrêté préfectoral de 2013 interdisant ce type d’activités dans la bande des 300 m du littoral, a tiré avec son fusil de chasse sous-marine sur un requin-bouledogue (selon lui) alors qu’il était en train de fixer à sa bouée les poissons qu’il venait de tuer. Le chasseur aurait eu le temps de prendre son puissant fusil peu maniable de 1,30m et d’intervenir…
Le requin aurait alors fait demi-tour et le chasseur aurait réussi à atteindre la tête de l’animal, juste en arrière de l’oeil, alors que, selon ses propres dires, le requin s’enfuyait. L’emplacement du tir montre bien que le requin n’attaquait pas. La flèche aurait pénétré de 30 à 50 cm. Une flèche qui aurait atteint cet endroit aurait été mortelle pour l’animal. Le tir aurait pu provoquer une réaction violente de défense du requin si il n’avait pas été si bien ajusté.
Il aurait été plus judicieux pour le chasseur de remonter sur son kayak. On ne peut cependant blâmer un jeune homme inexpérimenté d’avoir cru défendre sa vie et d’avoir paniqué. On peut en revanche déplorer que la version du récit se modifie au fur et à mesure où les interviews se font. Dans une version, le jeune homme assure que « le requin est monté du fond vers lui pour le manger » et que « ce n’était pas à son poisson pêché qu’il en voulait, mais bien à lui »…
Cet incident met en évidence le risque énorme de pratiquer la chasse sous-marine à proximité des baigneurs, sans compter les drumlines installée par les programmes CAP REQUINS à proximité des plages, ce que nous déplorons depuis 3 ans maintenant, car il ne peut être question de sécurisation quand on attire avec des appâts des animaux potentiellement dangereux pour l’homme vers des endroits fréquentés par les baigneurs et les surfeurs.
En ce cas précis, l’incident ne peut en aucun cas être qualifié d’attaque. Il s’agit tout au plus d’une interaction provoquée par l’activité humaine.
Lancer une pêche post-attaque, sans qu’il n’y ait eu d’attaque, juste pour pêcher un requin déjà mort, laisse planer quelques doutes sur l’utilisation judicieuse des fonds attribués à la réduction du risque requins dont le montant vient de doubler.
Qui plus est, ce « témoignage » arrive à point nommé puisque le programme CAP REQUINS 3 est en attente de financement de la part des autorités (financement assuré par vos impôts). Nul doute que les autorités s’empresseront de « payer » pour acheter une sorte de « paix sociale » menacée par les associations pro-pêche et bénéficiaires de nombreuses largesses localement. Mais ce sont bien les vrais amoureux de la mer qui continueront de payer le prix fort…
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