Cop12 : de qui se moque-t-on ??
La douzième session de la Conférence des Parties à la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS COP12) s’est déroulée à Manille, aux Philippines, le mois dernier, du 23 au 28 octobre 2017. La COP13 aura lieu en Inde en 2020.
Formidable. Bientôt, il y aura la COP14, puis 15…23…37… Restera-t-il encore des espèces « à conserver »?…On se congratulera, on se félicitera, on inscrira – sur le papier – de nouvelles mesures à des échéances incertaines, sans parler des moyens mis à disposition pour défendre ces mesures. Mais ce n’est pas grave, il faut regarder tout cela avec le prisme de l’emploi : tous ces braves gens impliqués dans le bon fonctionnement des COP ne sont pas responsables de l’état du monde, ils ne font ce qu’ils peuvent avec leur COP, pas pire que d’autres. Et n’oublions pas ce sur quoi tous les politiques occidentaux nous font rêver : le plein emploi…(bah oui, tous viennent du monde entier pour parler « de comment il faudrait faire pour que la planète n’aille pas plus mal », ils ont un boulot…En supprimant les COP, ne risque-t-on pas d’augmenter le chômage ??? (ok, je suis de très mauvaise humeur!!)
Ce sont sans doute les agences de voyage, d’évènementiel (qui proposent de la vaisselle en plastique pour les cafés des pauses…), les agences de communication et autres « prestataires » qui tirent leur épingle du jeu, mieux que les espèces à conserver. La COP12 de la CMS a attiré plus de 1000 participants, dont 234 délégués de 91 Parties et 35 non-Parties représentant toutes les régions du monde. C’était la première fois que le sommet se tenait en Asie. Ce serait peut-être pire sans les COP ?… Dans quel monde misérable vivons nous alors?..
Pour la COP12, rassurez-vous : toutes les propositions de poissons ont été approuvées, ce qui signifie que trois espèces de requins et trois espèces de raies bénéficieront d’une meilleure protection, avec le Requin Baleine à l’Annexe I et l’Ange De Mer sur les deux Annexes. Le Requin sombre, le requin bleu, la Guitare De Mer et le Poisson-guitare à Lunaires sont inscrits à l’Annexe II. Les modifications apportées aux Annexes, Résolutions et Décisions de la CMS entrent en vigueur 90 jours après la COP, dans deux mois donc. Dommage que rien ne soit précisé sur les moyens des pays pour faire respecter ces mesures, car tous ne disposent pas des moyens adéquates, malgré parfois leur réelle bonne volonté. Comme Les Samoas qui ont plaidé la cause du requin peau bleu, très menacé par la pêche industrielle internationale. La France, elle, a les moyens, mais a-t-elle la volonté politique nécessaire ??… On peut en douter.
La déclaration de Bradnee Chambers prête à sourire, surtout si l’on est partisan de la philosophie du Figaro de Beaumarchais (« je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer ») : « Le thème de cette conférence (« Leur avenir est notre avenir – développement durable pour la faune sauvage et les humains ») a également contribué à une reconnaissance mondiale accrue de l’importance de la nature pour notre bien-être humain et des liens multiples entre la faune et les hommes. Transmettre le message que l’avenir de la faune migratrice fait partie intégrante de notre propre avenir et que nous avons tous la responsabilité d’agir était essentiel. Les accords conclus à la COP12 de la CMS ont fermement souligné cet important message ». Déclaration plutôt vide en fait, cela étant, pouvait-il dire autre chose ??
Pour info :
La CMS (Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices de la Faune Sauvage) ou Convention de Bonntravaille à la conservation d’une grande variété d’animaux migrateurs aviaires, aquatiques et terrestres menacés d’extinction dans le monde entier en négociant et en mettant en œuvre des accords et des plans d’action par espèce. Avec actuellement 120 pays membres, la CMS est une convention en pleine croissance, chargée tout particulièrement de renforcer les efforts de conservation internationaux en faveur des animaux migrateurs.
Une inscription à l’Annexe I de la CMS oblige les Parties à une protection stricte, telle que l’interdiction des captures.
L’inscription à l’Annexe II engage les pays à coordonner des mesures de conservation transfrontalières dans toute l’aire de répartition de l’espèce.