Mythe n°6 : « Les requins-bouledogues se sont sédentarisés à la Réunion» / « Bull sharks have settled in Reunion »
FAUX : Le marquage de 38 requins-bouledogues dans le cadre de l’étude CHARC entre 2011 et 2014 a permis d’établir que ce requin n’est pas un animal territorial. Recherche de nourriture et accouplement en mars et juin sur certains sites seraient les raisons de leur présence près des côtes de la Réunion.
Les requins cherchent leur nourriture qui se raréfie à cause de la surpêche. A environ 7-10 kilomètres des côtes, des DCP, dispositifs de concentration de poissons ou sorte de radeaux artificiels, sont ancrés au large pour attirer les poissons. Cela permet aux pêcheurs de prendre plus facilement du thon et autres espèces prisées de poissons. Et les requins, toutes espèces confondues, suivent.
N’oublions pas non plus l’ancienne ferme piscicole, en activité de 2003 à 2013, qui était composée de sept cages d’élevage de poissons. Située dans la baie de Saint-Paul, sur la même côte ouest de l’île, cette ferme, subventionnée par les fonds européens, générait du bruit et des déchets (odeurs) susceptibles d’attirer les requins : en témoignaient alors les filets des cages, attaqués à plusieurs reprises par les requins.
De plus, à la Réunion, on jette encore ses déchets, organiques ou pas, dans les ravines. Lors de fortes pluies, les déchets descendent et finissent en mer. Et parfois dans la gueule des requins. Attirés par les déchets, par les DCP et depuis 2014 par les nombreuses drumlines appâtées du programme CAP REQUINS1, tout semble fait pour favoriser la présence des requins-bouledogues et des requins-tigres près des côtes de la Réunion.
[1] CAP REQUINS se présente comme un programme de sécurisation par la pêche des requins-bouledogues et des requins-tigres, mis au point et géré par le Comité Régional des Pêches Maritimes. Ce programme promettait « zéro prise accessoire » dans sa 1ère phase d’évaluation, appelée CAP REQUINS 1, qui s’est déroulée en 2014, grâce à l’utilisation de « Smart Drumilnes ». Estimée à 160000€ sur 6 mois, le programme s’est auto-proclamé satisfaisant, malgré des prises accessoires évidentes sur des espèces en danger (comme les raies-guitares ou des requins-marteaux), et un manque de transparence certain. Son conseil scientifique a fini par démissionner, recommandant toutefois de ne pas installer des drumlines tout autour de l’île. Néanmoins, en 2015, c’est CAP REQUINS 2 qui a commencé, pour un budget pas très clairement exprimé mais atteignant plusieurs centaines de milliers d’euros, provenant des fonds publics, et gérés par le Comité des pêches. Le programme reste obscur, surtout dans son contenu scientifique qui semble plutôt être à un alibi. Il s’agit désormais d’installer des engins de pêche tout autour de l’île, avec une intensification avant tout sur les spots de la côte ouest. Cela revient à appâter à outrance des animaux qui ne seraient peut-être pas venus à la côte. Les pêcheurs sont rémunérés pour leurs sorties en mer, même s’ils rentrent bredouillent, payés pour leurs prises qu’ils peuvent revendre. CAP REQUINS 2 n’a pas de conseil scientifique à ce jour, ni d’observateurs assermentés ; pratiquement pas d’infos sur les prises accessoires qui sont loin d’être équivalentes à « zéro », aucune vidéo publiée malgré le matériel acheté sur fonds publics….Et, le plus grave : on fait croire au public que la pêche sécurise la côte. Archi-faux.
Myth n°6 : « Bull sharks have settled in Reunion »
FALSE: The marking of 38 bull sharks under the CHARC study has shown that bull sharks are not territorial animals. Food and mating in March and June on some sites would be the reason for their presence near the coast of Reunion.
Sharks look for food that is scarce because of overfishing. At about 7-10 kilometers offshore FAD, fish aggregating devices that look like a kind of artificial raft, are anchored offshore to attract fish. It allows fishermen to take more easily fish like tuna and other predators. And sharks of all species follow.
Do not forget the old fish farm, in operation from 2003 to 2013, which was composed of seven cages of fish. Located in the bay of St. Paul, on the same west coast of the island, this farm, subsidized by European funds, has generated noise and waste (odor) that may attract sharks: the nets of the cages have been repeatedly attacked by sharks.
Moreover, in Reunion, some people continue to throw waste, organic or not, in the gullies. During heavy rains, the gullies get empty and the waste end up in the sea. And sometimes in the jaws of sharks. Attracted by waste, by numerous FAD and since 2014, by numerous baited drumlines of the CAP REQUINS program [1], a lot is done to encourage the presence of bull sharks and tigers sharks in the coastal waters of Reunion.
[1] CAP REQUINS is said to be a « securisation program by the fishing of bull sharks and tiger sharks », developed and managed by the Regional Committee of Maritime Fisheries. The program promised « zero bycatch » in its first evaluation phase, called CAP REQUINS 1, which took place in 2014, through the use of « Smart Drumilnes ». Estimated at € 160,000 for a six month-period, the program has been self-proclaimed satisfactory, despite obvious and numerous bycatches of endangered species, and a clear lack of transparency. Its scientific council ended by resigning, advising that it would be probably better not to install drumlines all over the island. Nevertheless, in 2015, CAP REQUINS 2 began. The budget was not very clearly expressed budget but has reached several hundreds of thousands of euros from public funds and still managed by the Regional Committee of Maritime Fisheries.
The program remains obscure, especially in its scientific content that seems rather to be an alibi. It is planned to install drumlines all around the island, with an intensification of the spots on the West Coast. This excessive baiting of sharks attract animals that might have not come to the coast. The fishermen are paid for their fishing trips, even if they return mumble, paid for their catch they can resell. CAP REQUINS 2 has no scientific council to date, nor sworn observers; virtually no information on bycatch that are far from being equivalent to « zero », no video posted despite the equipment purchased with public funds …. And the worst : they make the public believe that fishing secures the coast. Archi-wrong.
Commentaires récents