Réunion : 10M€ accordés par la Région sur des fonds européens pour continuer le requinocide
La Région s’accorde 10M€ de fonds européens pour mettre en place un plan de gestion du risque requin. La Réunion devient l’île du shark business et les tout-nouveaux experts auto-proclamés en requins sont appâtés par les mannes providentielles de l’Europe que la Région peut désormais s’auto-attribuer.
Lors de la dernière séance du Comité de Réduction du Risque Requins à la Réunion (CO4R) le 28/01/2015, une présentation très succincte des projets de sécurisation des côtes dans la bande des 300 mètres a eu lieu. Cette bande des 300 mètres étant du ressort juridique des municipalités, ces dernières sont poussées à mettre en oeuvre des solutions dont on ne sait pas si elles auront l’efficacité vantée par leurs promoteurs, mais qui assurément coûteront cher aux contribuables.
Peu de détails techniques (secret industriel oblige), pas de communication des noms des entreprises évaluées et retenues (par les groupes de travail constitués d’élus pro-surf mais pas plus qualifiés que l’électeur moyen dont l’argent va être ainsi dilapidé), des budgets opaques oscillant entre 1 et 6M€ (quand même…)…
Le comité des pêches local nous explique que la pêche est un « bon régulateur des populations de requins »…On voit comment, de par le monde, sont traités les stocks de poissons par les lobbies industriels de la pêche. A la Réunion, ce ne sont que quelques pêcheurs, sans doute triés sur le volet, qui bénéficieront une fois encore des mannes européennes …
En revanche, on ne parle pas de rénovation des stations d’épuration qui serait au bénéfice de tous. Pas de campagne d’éducation sur les déchets non plus. Un pseudo-programme de réintroduction de requins de récif sans protocole scientifique et surtout sans que l’habitat de ces requins ne soit réhabilité….le tout soutenu par les mêmes acteurs….on tourne en rond, mais pas sans profit.
Une interrogation toutefois : le projet Vigie requins 2 prévoit de mettre des vigies (=individus) dans l’eau pour protéger les jeunes sportifs du « Pôle espoir surf » sur 3 sites St Paul, St Leu et Trois Bassins ; le projet CAP Requins 2 prévoit l’installation de drum-lines appâtées sur les mêmes sites….et tout autour de l’île désormais. Question : n’est-ce pas dangereux d’appâter les requins là où les surfeurs vont s’entraîner ? « L’occupation de la colonne d’eau » sera-t-elle suffisante ?
Les mesures décidées par les autorités semblent surtout être prises afin de se dédouaner en cas d’accident. Rien – ou presque – n’est fait pour faire respecter ces décisions. Ainsi, un triste et malheureux accident a eu lieu le 14 février dernier : une jeune femme a succombé à ses blessures après avoir été attaquée alors qu’elle se baignait, en début de soirée, sur un site où le risque est pourtant bien signalé. Une interdiction préfectorale de baignade est également en place depuis 18 mois ; des annonces sont faites dans les avions lors de l’atterrissage à la Réunion. La préfecture a déclenché le plan « post attaque » pendant 72h, reconduit 72h de plus. Au moins 5 requins bouledogues et requins tigres ont été pêchés (chiffre officiel, ne tenant pas compte des prises accessoires et/ou officieuses) : forcément, appâtés de façon frénétique par les pêcheurs pendant plusieurs jours de suite, les requins ont été attirés sur ce site. Evidemment, des articles ont alors évoqué une « surpopulation impressionnante de requins » sur le site… Tout sert à justifier les décisions écologiquement erronées qui sont prises pour le bénéfice de quelques uns. Il faut comprendre le mot « écologiquement » de la la façon suivante : « qui va dans le sens de la vie »…
Les associations de protection de l’environnement essaient de faire entendre une autre voix mais elle sont ridiculisées localement, leurs représentants agressés verbalement et menacés physiquement dans leur vie privée et à leur travail, ainsi que leurs proches. Taxées d’intégr-isme, de fasc-isme, d’environnemental-isme, de fanat-isme (à croire que ce sont elles le danger), la tâche est ardue face à tant de mauvaise foi et de mauvaises intentions. Trop d’argent est en jeu aujourd’hui ; l’environnement, l’écologie n’intéressent personne. L’équilibre des océans, pourtant indispensable à notre survie, est le cadet des soucis de ces « sharks-businessmen »…
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